Dans le monde entier, de nombreuses espèces ont évolué pour vivre en étroite association avec les êtres humains. Ces espèces, appelées "synanthropes" ou "commensales humaines", ont adapté leur mode de vie pour exploiter les ressources fournies par les humains. Contrairement à d'autres animaux qui peuvent survivre de manière opportuniste en milieu urbain, les animaux synanthropes occupent une niche spécifique, ce qui suggère qu'ils sont "natifs" des environnements urbains.
L'habitat préféré des rats noirs, originaires d'Inde et en association avec les humains depuis plus de 4000 ans, a été étudié en périphérie de Sydney, en Australie, où ces rongeurs invasifs sont répandus et où les espèces de rats indigènes, comme le Rattus fuscipes, sont localement éteintes.
L'étude avait pour hypothèse que si les rats noirs étaient hautement spécialisés pour un habitat urbain, on les trouverait en plus grand nombre dans les zones urbaines. En revanche, si les rats préféraient les habitats de brousse adjacents, cela indiquerait le contraire.
Les résultats de l'étude ont été surprenants : les rats noirs étaient en fait plus abondants dans les habitats de brousse que dans les zones urbaines. Cette préférence pour les habitats naturels semblait constante, suggérant que les rats perçoivent ces zones comme ayant plus de ressources, notamment en termes de nourriture et de refuges.
Contrairement aux attentes, les rats commensaux ne semblent pas être strictement adaptés aux environnements urbains. Ils sont capables d'exploiter une gamme plus large de ressources que leur niche d'origine, ce qui souligne leur potentiel invasif.
Ces résultats remettent en question les méthodes de gestion des nuisibles commensaux qui se concentrent principalement sur les zones urbaines, ignorant souvent les habitats naturels.
L'étude examine également comment les rats noirs utilisent les limites entre la ville et la campagne pour se propager. Ils semblent utiliser des fragments de forêt ou de brousse périurbaine comme corridors pour leur expansion. La compétition avec d'autres espèces de rats urbains, comme le Rattus norvegicus, pourrait également influencer leur préférence pour les zones de brousse.
Finalement, les rats noirs, souvent considérés comme étroitement associés aux humains, montrent une capacité surprenante à s'adapter à des environnements naturels en l'absence de concurrents, remettant en question notre compréhension des espèces véritablement commensales.
mcdotoulouse
Comments